Référence

Algan Yann, Henri Emeric, & Hergueux Jérôme (à paraître). “Social Exchange and the Reciprocity Roller Coaster: Evidence from the Life and Death of Virtual Teams”. Organization Science, forthcoming.

Résumé

Les expériences de « laboratoire sur le terrain » montrent sans ambiguïté que la réciprocité est un moteur important du succès des organisations du monde réel. Ce résultat empirique est (en partie) en contradiction avec les recherches en laboratoire sur la fourniture privée de biens publics, où les préférences réciproques peuvent entraîner une rupture de la coopération. Nous soutenons que la méthodologie du laboratoire sur le terrain est un outil puissant pour la recherche organisationnelle, mais qu’elle pourrait également souffrir d’un biais d’échantillonnage : les chercheurs collectent des données auprès d’organisations existantes, c’est-à-dire celles qui n’ont pas échoué et disparu. En utilisant le contexte des équipes virtuelles de logiciels libres – où l’on peut récupérer l’historique complet des projets qui ont échoué et de ceux qui ont survécu – nous proposons d’aborder cette question en exploitant les données de laboratoire à la fois directement pour prédire les résultats et pour valider une mesure généralisable de la réciprocité sur le terrain, qui peut être calculée pour les projets actifs comme pour ceux qui ont échoué. En utilisant cette approche alternative au laboratoire sur le terrain, nous montrons que même si les équipes virtuelles ayant une plus grande part de réciprocité réussissent mieux lorsqu’elles survivent, elles ont également plus de chances d’échouer. Nous utilisons la structure de panel de nos données pour montrer que les préférences réciproques fonctionnent comme un catalyseur : elles renforcent la dynamique d’équipe et accélèrent le succès pendant les périodes productives, mais rendent également plus difficile la récupération après des périodes d’inactivité.